Chirurgien de 3ème classe
Deux mois après cette plainte sur la gestion de l’amphithéâtre, F. Humbert quitte ses fonctions de prosecteur et abandonne ses études. Il s’engage à nouveau dans l’armée. La seconde coalition (Angleterre, Russie, Turquie, Autriche) contre le Directoire ouvre des combats en Europe. La seconde campagne d’Italie commence et François Humbert rejoint 28 floréal an VII (17 mai 1799) l’armée d’Italie, comme chirurgien de 3e classe. Sa feuille de route le cantonne à Turin, puis il est attaché aux différents hôpitaux militaires de la région (Embrun, Fort Queyras, Mont Lyon…) et arrive en novembre 1799 à Grenoble.
Rapidement, le chirurgien en chef, Cernesson lui permet d’organiser un cours d’anatomie. François Humbert s’appuie sur la nouvelle nomenclature définie en 1789, par François Chaussier (1746-1828), dans son étude sur les muscles humains. En 1799, ce dernier publie « Les tables synoptiques », véritable cours de physiologie et d’anatomie du corps humain. Quelques semaines plus tard, F. Humbert assure également un cours de splanchnologie et de bandages. Engagé dans la vie médicale locale, François Humbert devient membre de la société de santé de Grenoble.
Son adresse est saluée par le docteur Silvy de Grenoble, lors d’un rapport dans la ville, lu à la Société médicale d’Emulation, à Paris. « Le cadavre a été injecté et disséqué par les CC Morelot et Humbert, officiers de santé distingués, qui mirent, à la préparation de cette pièce anatomique, les soins les plus minutieux et les mieux dirigés… ».
Reconnu pour ses qualités, il est nommé chirurgien de 2e classe, le 1er germinal an VIII (2 mars 1800). Ses obligations militaires le forcent à quitter Grenoble pour se rendre à Turin, puis à Milan. Lassé par le nomadisme militaire qui semble nuire à ses aspirations scientifiques, F. Humbert démissionne le 28 thermidor an VIII (16 août 1800). Il quitte l’armée, avec un certificat élogieux du chirurgien militaire Salles : « Vous me demandez un certificat, mais de quelle utilité peut vous être une pièce de ce genre, à vous dont les pas sont marqués par le génie, l’humanité et le bien public ? Croyez-moi l’homme que l’on voit braver les épidémies, passer du lit des malades à la chaire de professeur, et reprendre avec empressement le tablier d’élève, au retour de la séance des sociétés savantes dont il fait partie est au-dessus de tout certificat. »
Sources et crédits photographiques
Feuilles et ordres de route, AD55, 8J19
Cartel annonçant le cours de splanchnologie et de bandages, Grenoble, décembre 1799,AD55, 8J19
Certificat de Salles,AD55, 8J19