Le fonctionnement thérapeutique de l’établissement nous est connu à travers la journée type des patients, décrite par François Humbert, en 1836.
Une journée bien rythmée
« A deux heures du matin, la fille chargée du service des bains les dispose, pour que toutes les personnes de l’établissement qui en font usage puissent les trouver prêts à leur arrivée. Quand cette fille juge qu’ils sont suffisamment chauds et que la température des appartements est à un degré convenable, elle va réveiller d’autres filles de service chargées de dégager mes malades de leurs appareils, de les lever et de les conduire aux bains. Les jeunes personnes, qui arrivent à tour de rôle, sans aucune autre distinction, se baignent deux à deux séparément et dans le même local. Or, comme les bains sont de deux espèces, les émollients et les fortifiants, il y en a quatre administrés en même temps, et la durée de chaque est de quinze minutes.
L’opération terminée, les baigneuses sont reconduites à leurs lits et les appareils réappliqués au même instant. Les premières sont remplacées par d’autres et ainsi de suite.
A huit heures, un coup de cloche annonce le lever. Chaque fille se rend, à tour de rôle chez les malades dont elle est chargée, les sort de leurs appareils, prépare tout ce qui est nécessaire à leur toilette et leur applique les appareils ambulants.
A huit heures et demie, un second coup de cloche avertit que l’on dresse le couvert, et à neuf heures, un troisième prévient que le déjeuner est servi.
Après le déjeuner, les jeunes personnes se promènent, si le temps le permet, ou vont se visiter. Pendant ce temps, les filles de service approprient les chambres.
A onze heures, la cloche annonce que les bains sont prêts ; chacun, à tour de rôle, et dans le même ordre que le matin, prend celui qui lui est destiné. Les pensionnaires sont ensuite placées dans les appareils où elles doivent rester assises ; on dispose devant elles, sur des pupitres ou planches disposées à cet effet, tout ce dont elles ont besoin pour s’occuper pendant la journée, comme ouvrage à l’aiguille, de broderie, papier pour dessiner et pour écrire, etc.
Jusqu’à cinq heures, elles restent dans cette position, et y prennent leur goûter à une heure et demie. Les filles de service font de continuelles tournées dans les chambres pour procurer ce dont on peut avoir besoin.
A cinq heures, on donne le signal de la sortie des appareils ; à cinq heures et demie, on met le couvert et à six heures le dîner est servi.
Après le dîner, promenade si le temps et la saison le permettent. Dans le cas contraire, on se réunit et on s’amuse.
A huit heures, la cloche avertit de se retirer chacun dans sa chambre et une demi-heure après on sonne le coucher. Au même moment, les filles de service se rendent chacune à leur poste respectif, couchent les jeunes personnes et les placent dans les appareils de nuit. Cette opération finie, le chef de l’établissement accompagné d’une fille qui est spécialement chargée de la surveillance et de l’entretien des machines, fait sa ronde dans chaque chambre, s’assure si les appareils sont bien appliqués et prend connaissance de l’état des personnes en traitement, ainsi que de leurs besoins.
Tous ces exercices se répètent chaque jour et dans le même ordre, à moins que le chef de l’établissement n’ait jugé à propos de le changer ou de l’intervertir pour une raison quelconque générale ou particulière à une seule personne, ce qui arrive très rarement.
Le dimanche, les bains sont suspendus.
Toutes les semaines régulièrement, il y a visite faite par le chef d’établissement de toutes les difformités. Elle a lieu le matin en sortant du lit et le soir en quittant le fauteuil. De cet examen, dépend la continuation des appareils, leur modification ou leur changement. Quand quelque circonstance extraordinaire a paru digne d’attention, de nouvelles visites suivent la visite hebdomadaire et sont réitérées aussi souvent qu’il paraît convenable. »
Sources et crédits photographiques
Maquettes orthopédiques, musée barrois, Bar le Duc