Les pathologies soignées

Les pathologies prises en charge à Morley sont de trois types. Elles sont décrites dans les deux ouvrages de F. Humbert. Les observations données dressent trois principaux types de pathologies.

Les déviations de la colonne vertébrale

Première pathologie prise en charge dès la fondation de l’établissement, elles représentent la majorité des cas traités à Morley. Les orientations thérapeutiques du XVIIIe siècle, données par Levacher ou Andry, sont l’élongation et la correction transversale. Les corsets initiés au XVIe siècle par A. Paré sont toujours prescrits. Les traitements mis en œuvre à Morley s’en inspirent. Ils commencent par des bains de vapeur, douches et massages. Puis les patients sont placés dans des lits et fauteuils personnalisés, en fonction de la forme et du côté de la gibbosité. François Humbert les nomme les « débossoirs« .

Cette personnalisation l’oblige à construire à chaque fois des structures différentes, bien que la base reste identique. Cette complexité est décriée par le docteur Pravaz. « J’ai déjà fait observer dans un autre travail combien la complication de ces machines devrait en rendre l’application difficile à tout autre qu’à l’inventeur, […], je ne puis que reproduire avec plus de force mon opinion sur ce luxe stérile de moyens dynamiques dirigés vers une indication très simple, et qu’il est facile de remplir sans ce déploiement de cordes, de poulies, de leviers dont un atlas de plusieurs planches suffit à peine à donner une idée incomplète.»

Les bases du traitement reposent sur l’extension verticale, complétée par une compression latérale. Ces traitements étaient donnés en continu, nuit et jour. Puis la rééducation se fait à l’aide de béquilles. L’usage des corsets est également attesté en fin de traitement, notamment avec ceux créés par l’entreprise Werly de Bar-le-Duc.

Les luxations de la hanche

Plusieurs années après la fondation de son établissement orthopédique, François Humbert révolutionne l’orthopédie par sa prise charge des luxations de la hanche et en particulier celui des luxations congénitales. Cet épisode est présenté au chapitre suivant.

Les difformités des extrémités

Plusieurs autres difformités sont soignées à Morley, dans des proportions moindres. Ses connaissances sur la pathologie des pieds bots lui font utiliser soit des bottines déjà connues (Venel, Scarpa, Delpech…), soit des appareils de son invention.

Il traite aussi diverses pathologies (genou, déviation latérale du bassin, rétraction musculaire de la jambe sur la cuisse…).

La durée des traitements mis en œuvre est importante. Les malades restent à Morley plusieurs mois, de six à vingt-quatre mois environ. Certains d’ailleurs décident de quitter Morley, dès qu’une amélioration notable s’installe, contre l’avis de l’orthopédiste.

Sources et crédits photographiques

Le Moniteur Judiciaire de Lyon, 23 août 1834

Planche anatomie pathologique, luxation congénitale des deux fémurs, Essai et observations sur la manière de réduire les luxation, F. Humbert, 1835

Maquette orthopédique, Musée barrois

Pied bot, moulage, collection Universités de Nancy