La vie civile

De retour à la vie civile, sans argent, ni emploi, il rentre dans son foyer familial, rejoignant sa mère à Châlons-en-Champagne

L’Ecole centrale de Châlons-en-Champagne

Poursuivant sa passion pour l’anatomie, il sollicite auprès du préfet de la Marne l’autorisation d’ouvrir un cours public d’anatomie au sein de l’Ecole centrale. Née du décret sur l’organisation de l’instruction publique du 3 brumaire an IV (25 octobre 1795), une Ecole centrale est établie dans chaque département. « Les cours sont divisés en trois sections. Il y aura dans la première section : un professeur de dessin, un professeur d’histoire naturelle, un professeur de langues anciennes, un professeur de langues vivantes, lorsque les administrations de département le jugeront convenable et qu’elles auront obtenu à cet égard l’autorisation du Corps législatif. Il y aura dans la deuxième section : un professeur d’éléments de mathématique, un professeur de physique et de chimie expérimentale. Il y aura dans la troisième section : un professeur de grammaire générale, un professeur de belles-lettres, un professeur d’histoire, un professeur de législation.»

En cohérence avec ces dispositions, le préfet lui permet le 12 pluviôse an IX, (1er février 1801) d’ouvrir « un cours public et gratuit d’anatomie pittoresque à l’Ecole centrale en faveur des élèves du dessin et de tous ceux qui se livrent aux beaux-arts.

Destinés aux élèves des études artistiques, les cours dispensés par F. Humbert portent essentiellement sur l’ostéologie et la myologie. Il y présente de nombreuses pièces anatomiques de sa collection « squelette, tête, cuisse, bras, un cerveau injecté et comme pétrifié, organe de l’ouïe, poumon, foie, rein, rate, cœur, viscère du ventre, partie de la génération de l’un et l’autre sexe, échantillon de peau, placenta, etc. ».

Il demande aussi à la maison de réclusion de la ville des cadavres, parfois sans succès.  

Le cabinet d’histoire naturelle de Châlons-en Champagne

L’Ecole centrale possède également un cabinet d’histoire naturelle important. F. Humbert propose à la préfecture ses services pour le réorganiser. En effet, « le cabinet d’histoire naturelle renferme beaucoup de choses qui sont confondues l’un avec l’autre, les débris de quelques habitants des mers sont réunis avec des minéraux, avec des oiseaux, des coquilles, fossiles. Dans la classe des végétaux, vous voyez les fruits […] avec les œufs de quelques oiseaux. Une armoire qui renferme différents meubles domestiques, décoration d’hommes et de femmes, le tout à l’usage des sauvages. » C’est la première fois qu’il s’intéresse aux sciences naturelles. Il propose de mettre en cohérence ce cabinet en fonction des classifications retenues. Il demande à cette occasion sa nomination au poste de conservateur. Si la préfecture accorde pour le cours d’anatomie, une somme de 150 francs pour les frais de mise en place et le défraiement d’un garçon de salle, F. Humbert ne réussit pas à se faire rémunérer pour ses différentes activités.

N’ayant pas d’activité rémunérée, il quitte Châlons-en-Champagne pour rejoindre son père installé dans la Meuse, à Ancerville.


Sources et crédits photographiques

Lettre du préfet de la Marne, février 1801, AD55, 8J19

Lettre du centre pénitentiaire de Châlons-en-Champagne, juin 1801,AD55, 8J19

Lettre F. Humbert au préfet de la Marne, sd, AD55, 8J19